(Paris, 28 juillet 1949 – Paris, 23 décembre 2011)

Peu avant son décès et gravement malade, Olivier Brard s’est inquiété du devenir de son immense collection de documents autour des musiques de jazz et de variétés de l’entre-deux guerres. Il prit contact avec des amis de longue date, pour la plupart des musiciens avec qui il avait souvent joué, afin de leur demander qu’après sa disparition, ce travail de plus de 40 années de collecte ne fut pas dispersé aux “quatre vents”. Tout cela conduisit à la fondation du CEMJazz (cf "La génèse").

Biographie

Cette biographie est extraite du journal “Jazz Hot”, la revue française la plus ancienne qui traite du jazz, avec l’accord d’Yves Sportis, directeur de cette revue et de la personne qui l'a rédigée.

Olivier Brard au Jazz Band BallTrompettiste, tubiste, auteur de discographies, de livrets de CDs, producteur/distributeur de disques, mais aussi compétence en peinture (il fréquentait régulièrement Jacky Jaillette, restaurateur de tableaux). Son parcours fut riche et personnel. C’est un an avant sa naissance, à l’initiative d’André Roux, à l’atelier de M. Madelain, professeur d’architecture, que naît la première Fanfare des Beaux-Arts. Dès 1953, elle devient la Fanfare Octave Callot. Bien plus tard, parmi plus de 80 musiciens qui ont fréquenté la Fanfare Octave Callot il y eut entre autres, Olivier Brard, alias Mr Pohl, trompette et bugle. Olivier Brard restera fidèle à ce monde des fanfares et il a participé comme tubiste à la Fanfare Multicolor d’Eddy Louiss (avec Octave Callot! , Marc Steckar, Michel Godard, Philippe Legris, Didier Havet (tuba), Nicolas André, Noël Hervé, Jean-Claude Lupato, Dan Vernhettes (trompette), Jean-Bernard Suplice, Jean-Sylvain Bourgenot, Pierre Goasguen (trombone), Christian Bonnet, Paul Vernon (saxophone ténor), Alain Guerini, Sylvain Kassap (saxophone alto), etc.).

En 1977, il monte et dirige une grande formation Vieux Style, les Royal Tencopators. Cet ensemble a enregistré (1979, LP Ajaz; 1984, 16ème Jazz Band Ball avec aussi Raymond Fonsèque, Jean-Loup Longnon, les Louisiana Dandies, Association Jazzophile-Jazztrade; 1986, Jazz des Années Folles, cassette Association Jazzophile-Jazztrade). Les Royal Tencopator sont passés à l’émission “Dimanche Martin” de Jacques Martin et dans de nombreux festivals : Jam Potatoes (Lunery), Jazz Band Ball, 9ème Jam à Balvehohle (Allemagne), Festival de Goettingen (1982), Jazz in der Burg (1989) ainsi que dans divers clubs à Paris (Caveau de la Huchette) et à Hambourg (Cotton Club). Les Royal Tencopators ont invité Bill Coleman et, fait rare, ils ont rejoué des morceaux de Julien Porret, comme “Rumba de Cuba” (solistes, Brard et Burgaud). […]

En janvier 1995, Olivier Brard avait publié une refonte de sa discographie de Fred Adison, co-signée [Olivier] Brard, [Michel] Laplace et [Daniel] Nevers. Ses goûts en musiques sont facilement résumables aux 3 volumes discographiques qu’il co-signe avec Daniel Nevers, “Le Jazz en France”, “Jazz and hot dance music discography” (1989, 1992, Musiques Archives Documents (MAD)): notamment Claude Abadie, Pierre Allier, Léo (Vauchant) Arnaud, Aimé Barelli, Noël Chiboust, Gegor, Mitchell’s Jazz Kings, Tony Proteau, Jean Yatove, Pierre Atlan, Philippe Brun, les Haricots Rouges, Sharkey & Co, Michel Warlopv, les Barbecues, Ray Binder, Arthur Briggs, Bill Coleman, Harry Cooper, Jack Hamilton, Jacky Jaillette, Freddie Johnsonv, Jean Sablon, Stiklen, etc. Un travail pointu dans un domaine souvent négligé sans réelle concurrence. Sa contribution comme auteur de livret était d’un même ordre. Signalons celui qui accompagne le coffret de 2 CDs, “From Cake-walk to Ragtime 1898-1916” chez Frémeaux & Associés (FA 067). Il lui est arrivé de m’envoyer les masters avant d’aboutir à une réédition soignée comme pour “Ray Ventura & his Collegians”. Intégrale – volume 1 – 1928-1931 (Hot Jazz in France Volume 1, MAD JF-CD- 2051/2052) […].

Comme producteur, il faut signaler son travail sur Maxim Saury “Au Vieux Colombier 1953” (Hot Jazz in France Volume 4, MAD JF-CD-2056) et Raymond Fonsèque “Géométrie Variable” (Swing Land SL-CD-0104). Il s’est peu servi lui-même (“Royal Tencopators”, Jazztrade JT 85.05), mais par contre, beaucoup d’autres leaders et orchestres lui doivent une production et/ou distribution par Jazzophile-Jazztrade (qui siégeait rue Laplace, à Paris). Une contribution qui mérite d’être soulignée.

Michel Laplace (©Jazz Hot n°658, hiver 2011-2012)

Le fonds “Olivier Brard

Ce fonds est le premier et le plus important des fonds reçus au CEMJazz.

Le fonds Olivier Brard avant déménagement

  • disques 78 tours sous tous les formats (du plus petit, 15 cm au plus grand 80 cm, disques acétate, matrices métalliques, disques faits par des particuliers,…);
  • disques microsillons 33 tours et 45 tours;
  • rouleaux en cire;
  • rouleaux de piano mécanique;
  • bandes magnétiques (concerts pris en direct);
  • cassettes audio;
  • minidisques;
  • disques compacts.
  • films en bobines 16mm, certains datant de la première moitié du 20e siècle;
  • cassettes VHS.
  • archives d’associations Jazz;
  • partitions (manuscrites et imprimées);
  • photographies anciennes et contemporaines de groupes de musiques, certaines dédicacées par les artistes;
  • magazines anciens et contemporains sur le jazz (certains comportant les signatures manuscrites de grands musiciens de jazz français et étrangers);
  • livres;
  • programmes de concerts;
  • articles de journaux.